
Plume légère regarde le monde, lourd
L’odeur des cimes, de la bruyère
Une sensation de légèreté les yeux dépités
Planent les commentaires qui montent aux cieux
Comme un crachin de fumée noire
Plume veut s’enfuir des mots qui volent
-Filez les mots noirs, je vous déteste
Sa curiosité est folle, sa course aussi
Fermer le regard, boucher l’ouïe
Monter encore plus haut.
Les mots ont des pouvoirs sacrés
Désassembler, de blesser, de revendiquer..
Comme des chocs les mots la percutent
Le blizzard amplifie cette sensation de froid
Oh vaillante flamme réchauffe mes pattes
Oh vent ne me laisse pas tomber
Le monde est triste, le monde est fou
Déploie en moi la flamme
Pour que mes plumes réchauffent les mots
Déploie mon énergie
Dans les mains imaginaires des claviers
Génèrent la raison et la douceur
Que la plume se fasse plus légère
Le vent, soudain, se fait doux
-Que veux-tu plume ?
-La paix
-Oh cette très belle utopie ! Tu le sais le libre arbitre….tu le sais…. monter et savoir prendre le vent est tout en art. Une vie pour apprendre et s’entrainer. Les mots ne sont pas prêts !
-Oui, mais, je croyais…Envoyer des plumes de lumière peut adoucir le vocabulaire. Toucher l’âme de la conscience unifiée.
Élever le verbe dans son action de paix.
-Haha, mais regarde je souffle sur la fumée noire, elle revient toujours..
-Je sais et je suis en colère ! Que faire, vent, pour dissiper cette brume des discours si lourds ?
-Le silence des mots…Ne plus provoquer et ne plus répondre
-Oui, mais c’est garder mes plumes !
-Tu sais plume, le silence des mots a ses souterrains. Puis….Ne faut-il pas être deux pour jouer ? Si le silence s’installe, les mots tombent et ne s’envolent plus. Il n’y a plus de crachin noirâtre qui monte et qui te heurte
-Oui, mais les mots sont si nombreux et si si… si… peu sages
-Écoute plume si tu montes sur la cime, tu entendras le silence
SILENCE SILENCE silence silence
Que te dit-il ?
-Il fait parler ma conscience et mon cœur
-Alors envoie moins de plumes et peut-être que ceux d’en bas feront un peu silence!
Tu sais plumes tout commence par soi, être un modèle de sagesse
-Oh plume, tu as l’aile blessée et je ne l’avais pas vu, je t’envoie mes grands discours et tu souffres…
-La souffrance est peut-être le début de la sagesse, qui sait ?Quand tu souffres, tu t’isoles plus haut, les mots ne te touchent plus !
-Oui plume, il faut soigner ton aile, mais revenir une fois guérie. La fuite n’est pas une solution, sans mots ce n’est pas LA solution.
-Oh vent fais-toi encore plus doux comme le foehn, ma plaie guérira plus vite
Le vent souffla, souffla tendrement et attendit, attendit patiemment
Puis..
-Plume où es-tu ? PLUME, PLUME…OHé PLUME
Le vent s’engouffra partout
Plume avait disparu…
Alors le vent pensa qu’elle n’était pas guérie et que c’était peut-être
sa blessure qui générait des tristes mots..
Il laissa les nuages, les mots et alla se cacher dans une caverne là-haut
Il n’y eu plus aucun souffle, plus aucun mot ne remonta
Ce fut la fin des maux.
@catherinehuldakoch